jeudi 17 mars 2011

Sécurité routière : la machine à laver les cerveaux tourne à plein régime

Répression

Pleins gaz sur la com’, tel est le crédo des pouvoirs publics pour justifier l’annonce de plus de répression. Toujours plus de radars, criminalisation des conducteurs, confiscation des véhicules, hausse des moyens donnés au forces de l’ordre, voilà les grandes lignes d’un programme déjà bien connu.

Cette surenchère répressive annoncée le 10 février 2011 par Brice Hortefeux, super-ministre de l’intérieur, fait suite aux cris d’orfraie des ligues de vertu routière et de leurs experts auto-proclamés ayant eu vent avant tout le monde des chiffres des tués pour janvier 2011... Chiffres comparés à ceux de janvier 2010 alors que neige et verglas avait paralysé durablement une bonne partie du pays. Comme par hasard, cette agitation tombe pile-poil au moment de l’adoption de la « Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (Loppsi 2).
Ce nouveau dispositif législatif digne d’un état totalitaire ratisse très large : habitat précaire, traque et fichage des « indésirables », des manifestants, réduction du droit à la défense... tout ça sur fond de lutte contre les terroristes, les pervers sexuels et les grands délinquants de la route érigés en menace permanente envers les braves gens. Dans tout ce fatras anxiogène, un assouplissement des conditions de récupération des points de permis a donné du grain à moudre aux intolérants de la « tolérance zéro » pour dénoncer un soi-disant laxisme des pouvoirs publics en matière de sécurité routière.

Hortefeux et contre-feu

A la FFMC, on aurait préféré que les association dites de « sécurité routière » protestent contre la baisse de 30% des budgets alloués au plans départementaux de sécurité routière (PDASR), à l’abandon de l’éclairage nocturne sur les voies rapides urbaines, au désengagement de l’État dans l’entretien des routes...
Au lieu de ça, nous avons pu assister à une passe d’arme entre la Ligue Contre la Violence Routière (LCVR) dans son rôle d’accusateur public et un ministre d’autant plus à l’aise dans son rôle de Père Fouettard que ses petits camarades du gouvernement pataugent en ce moment dans des histoires d’avions pas si privés que ça.

Quant au contenu liberticide de Loppsi 2, circulez y’a rien à voir.


texte de Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière, rédigé le 11 février